L’influenza aviaire (IA) est une maladie infectieuse, très contagieuse, causée chez les oiseaux par des virus de la famille des Orthomyxoviridae, genre Influenza, de type A et appartenant à des sous-types variés (H1 à H9), mais dont les plus importants sont les sous-types H5 et H7.

Polymorphisme clinique (souches, espèces) :

  • épizooties meurtrières (certaines volailles poules, dindes ou les pintades), atteinte importante de l’état général, symptômes respiratoires, digestifs et/ou nerveux diversement associés, avec évolution rapide vers la mort. Les lésions les plus significatives sont celles d’une septicémie hémorragique.
  • gravité plus modérée et d’évolution plus lente, atteintes frustes à modérées, chutes de ponte et/ou des signes respiratoires associés à une mortalité généralement faible. Infection inapparente chez les anatidés par exemple.

Les dangers sanitaires sous surveillance sont les virus influenza de type A hautement pathogènes répondant à l’une des définitions réglementaires suivantes :

  • les virus du genre influenzavirus A, appartenant aux sous-types H5 ou H7, avec des séquences génomiques codant pour de multiples acides aminés basiques sur le site de clivage de la molécule hémagglutinine similaires à celles observées pour d’autres virus IAHP, indiquant que la molécule d’hémagglutinine peut subir un clivage par une protéase ubiquitaire de l’hôte,
  • des virus de l’influenza aviaire présentant, chez les poulets âgés de six semaines, un indice de pathogénicité intraveineux supérieur à 1,2.

ESPÈCES AFFECTÉES

Toutes les espèces aviaires :

  • Espèces domestiques : en particulier les gallinacés (dinde, poules, pintades, cailles…), parfois les anatidés (canards, oies) ;
  • Espèces sauvages : infections par le virus H5N1 HP (lignée asiatique) ou par le virus H5N8 HP.

Mammifères (porc, cheval, carnivores domestiques…), y compris l’Homme, mais l’infection demeure généralement inapparente.

Divers événements (mutations, délétion/ajout d’acides nucléiques, réassortiments ou recombinaisons génétiques) peuvent néanmoins permettre à certaines souches virales de s’adapter à une nouvelle espèce hôte et d’y acquérir un pouvoir pathogène particulier.

Importance économique et hygiénique : les oiseaux constituent un immense réservoir où circulent de nombreux sous-types viraux et d’où peuvent émerger des souches pathogènes pour l’Homme. Ils affectent des personnes en contact étroit avec des oiseaux infectés (malades ou non). Il peut s’agir de cas bénins ou graves.


ÉTUDE CLINIQUE

Incubation :

  • 24 à 48 heures (à 1 semaine)

Symptômes :

Analogues à ceux de la maladie de Newcastle (“pseudo-peste aviaire”).

Grande variété de formes évolutives et cliniques :

  • Foyers IAHP (peste aviaire) : généralement formes suraiguës et aiguës accompagnées d’une forte mortalité.
  • Foyers IAFP : les autres formes.

o Formes suraiguës et aiguës :

  • atteinte septicémique avec mort en 1 à 2 jours pouvant toucher jusqu’à 90 % des oiseaux (poules, dindes).
  • symptômes généraux (anorexie, prostration…), cutanés (œdème, congestion, hémorragies de la crête et des barbillons),
  • symptômes respiratoires (dyspnée, râles, toux), digestifs (diarrhée, avec fientes parfois blanchâtres, éventuellement hémorragiques),
  • symptômes nerveux incoordination motrice, paralysie des ailes, torticolis…), isolés ou diversement associés.

o Formes subaiguës :

  • atteinte de l’état général,
  • · symptômes respiratoires (gonflement des sinus orbitaires, dyspnée, toux)
  • chutes de ponte.
  • mortalité est généralement faible.

o Formes frustes :

  • légers symptômes respiratoires
  • chutes de ponte (fréquentes chez la dinde).

o Formes asymptomatiques : fréquentes

LÉSIONS

Pas de différentes avec celles de la maladie de Newcaste.

lésions congestives et hémorragiques :

  • fréquente et importante
  • dans les formes aiguës et suraiguës :
  • congestion importante de la carcasse et des viscères, trachéite hémorragique, duodénite et pancréatite hémorragiques, hémorragies des amygdales cœcales, follicules ovariens hémorragiques…;
  • noter que les hémorragies pétéchiales sur la muqueuse du ventricule succenturié sont plus caractéristiques de la maladie de Newcastle.

lésions respiratoires :

  • importante
  • dans les formes subaiguës
  • sinusite infra-orbitaire et aérosacculite (surinfection colibacillaire fréquente).

peau. Il y a une hémorragie marquée du peigne et de la tête, avec une cyanose du bord du peigne.

peau. Il y a une hémorragie marquée du peigne et de la tête, avec une cyanose du bord du peigne.

deux points. La muqueuse contient plusieurs foyers d’hémorragie et de nécrose bien délimités.

oeil. L’hémorragie conjonctivale est la plus grave chez les nictitans.

ceca. Des amygdales cæcal hyperémiques et nécrotiques sont visibles de la surface séreuse.

cloaque. La muqueuse est hyperémique et contient des foyers d’hémorragie.

cavité buccale. De nombreux amas d’exsudats fibrinonécrotiques adhèrent à des foyers de nécrose dans les muqueuses buccales, pharyngées et œsophagiennes.s.

peau. Il y a un œdème sous-cutané marqué dans le cou, qui s’étend jusqu’à l’entrée thoracique.

Nécrose des amygdales aviaire et cæcale.

Laryngo-trachéite aviaire et diphtérique

deux points. La muqueuse contient plusieurs foyers d’hémorragie et de nécrose bien délimités..

Nécrose intestinale aviaire, segmentaire, muqueuse.


ÉPIDÉMIOLOGIE

Sources de germes :

  • populations aviaires (sauvages en particulier) : vaste réservoir de virus (malades et surtout porteurs asymptomatiques).
  • tous les tissus, les fientes, les sécrétions respiratoires et les œufs (formes cliniques graves : septicémie)

Virus capable de résister dans :

  • les fientes : quelques jours à quelques semaines dans (7 jours à 20°C, 35 jours à 4°C).
  • l’eau contaminée (étangs…) par l’avifaune : plusieurs semaines.

Transmission :

  • surtout directe : contact ;
  • indirecte : eaux et aliments contaminés par des fientes d’oiseaux sauvages, œufs et emballages souillés…

Voies de pénétration :

  • digestives
  • respiratoires

Importance de l’espèce :

  • les poules et les dindes apparaissent très sensibles,
  • les pigeons ou les anatidés : infection souvent inapparent ;
  • diverses espèces sauvages (anatidés migrateurs par exemple) : absence de toute pathologie. D’autres, en revanche, peuvent se montrer pathogènes pour les canards et affecter des espèces très variés habituellement épargnées.

DIAGNOSTICS DIFFÉRENTIELS CLINIQUES

o Pas de différentes avec celles de la maladie de Newcaste.

o Concernant surtout les maladies respiratoires (laryngotrachéite infectieuse aviaire, pasteurellose aiguë, salmonellose, mycoplasmose)

o Les causes de mortalité touchant plus particulièrement un groupe d’oiseaux sauvages en même temps

  • le botulisme : contamination par une charogne dans un étang, dans un élevage de volailles ou de gibier avec des symptômes de paralysie flasque très caractéristiques.
  • les intoxications : le saturnisme (canard allant rechercher dans la vase des étangs les grains de plomb qui resteront dans leur gésier). Les pesticides (origine d’une fausse alerte à la peste aviaire chez des canards sauvages).

CRITÈRES DE SIGNALEMENT

La DDcsPP décide des mesures à mettre en oeuvre suite à votre signalement en fonction du contexte épidémiologique.

Globalement il convient de retenir que les signes cliniques sont variables et peuvent être discrets, notamment chez les palmipèdes.

Cas possible devant être signalé par l’éleveur à son vétérinaire.

Ces cas seront signalés par le vétérinaire à la DDcsPP lorsque les symptômes ne peuvent être rattachés de façon certaine à une autre maladie :

  • lors de mortalité élevée, subite, même en l’absence de signes cliniques préalables ou de signes lésionnels (lorsque la mortalité est relevée : taux de mortalité normal multiplié par >3)
  • dans le cadre du diagnostic différentiel de troubles respiratoires et/ou de chutes de ponte
  • de baisse de la production quotidienne d’œufs supérieure à 25 %
  • de baisse de la consommation quotidienne d’aliment ou d’eau supérieure à 25 %
  • de concomitance de symptômes respiratoires, de mortalité et de chutes de ponte/de performances/de consommation selon la production.

En cas de niveau de risque épizootique élevé en raison de l’infection de l’avifaune, , les seuils de signalement sont abaissés pour les détenteurs de plus de 1000 oiseaux de la façon suivante :

  • toute mortalité supérieure à 4 % (2 % pour les palmipèdes) au cours d’une journée, ou mortalité en progression sur deux jours suivant les seuils indiqués dans le tableau en annexe 3 de l’AM du 24 janvier 2008 relatif aux niveaux de risque IAHP ;
  • toute baisse de plus de 50 % sur une journée ou de plus de 25 % par jour sur trois jours consécutifs de la consommation d’eau ou d’aliment ;
  • toute chute de ponte de plus de 15 % sur une journée ou de plus de 5 % par jour sur trois jours consécutifs.

CONSIGNES BIOSÉCURITÉ

Notification des mesures de blocage de l’exploitation et de la réalisation des prélèvements.

Vous mettez en œuvre les mesures de biosécurité par rapport à votre propre santé, notamment, le port d’une combinaison jetable, de lunettes, masque, gants, charlotte, pédisacs. Et s’assure d’un lavage correct des mains aux moments opportuns. Il est recommandé de ne pas visiter d’autres élevages de volailles dans les 3 jours suivants.


PRÉLÈVEMENTS (pour INFO – Soumis à la décision de la DDETSPP)

Réalisation : Prélèvements pour recherche d’IA pour tests virologiques :

• Sur 20 oiseaux vivants minimum (malades en début d’apparition des symptômes) ou sur tous les oiseaux si l’exploitation en détient un nombre inférieur :

  • Des écouvillons oropharyngés ou trachéaux individuels
  • Des écouvillons cloacaux individuels

Ou à défaut des mélanges de fientes fraîches provenant de 5 oiseaux au maximum. Les écouvillons cloacaux doivent être recouverts de fèces, à défaut il est possible de prélever 5 fèces fraîches soigneusement collectées. Il est souvent plus pratique de prélever les écouvillons trachéaux/oropharyngés dans la cavité buccale, principalement chez les canards qui présentent un réflexe d’apnée dans la trachée.

ET des prélèvements d‘organes sur 5 oiseaux au minimum (malades sacrifiés ou cadavres frais)

  • Un mélange de contenus intestinaux
  • Un mélange d’encéphales
  • Un mélange de trachées, poumons, foies, rates, cœurs et reins

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