réalisé par un groupe de travail régional
épidémiologiste (OVVT/GTV BFC), agents chargés des plans d’urgence (DDcsPP39, 70, SRAL BFC).

Guide pour les vétérinaires

La France est exposée, par sa situation géographique et économique (couloirs migratoires d’oiseaux sauvages, importation de denrées animales et d’animaux vivants, mondialisation), à l’introduction de dangers sanitaires connus ou émergents, qui pourraient avoir des conséquences redoutables. C’est le cas des «dangers sanitaires» de première catégorie et particulièrement de certaines maladies animales (maladies épizootiques) qui peuvent menacer la santé publique, la santé animale et/ou l’économie des productions animales. La lutte contre les épizooties exige une planification, appelée plan d’intervention sanitaire d’urgence, dont l’organisation est définie localement par la DD(CS)PP. Dans la gestion des événements sanitaire majeurs, le vétérinaire est un élément clé, compte-tenu de ses compétences en santé animale et de sa connaissance des élevages.

La précocité de la suspicion et du signalement est déterminante dans la gestion de la maladie.

Ce site internet se propose comme un guide pratique, destiné aux vétérinaires praticiens et/ou sanitaires suspectant une maladie grave, en particulier les dangers sanitaires de 1ére catégorie. Il vise à :

  • Informer des maladies exotiques proche du territoire français (métropole) (épidémiosurveillance) ;
  • Expliquer la conduite à tenir face à une suspicion de maladie animale grave ;
  • Ré-actualiser vos connaissances des maladies ;
  • Connaître votre rôle dans le plan d’intervention sanitaire d’urgence des épizooties.

Ce document a été réalisé par un groupe de travail régional : épidémiologiste (OVVT/GTV BFC), agents chargés des plans d’urgence (DDcsPP39, 70, SRAL BFC).

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NOTRE RÔLE

La France est l’un des pays encore exempts d’un certain nombre de maladies susceptibles de provoquer de graves épizooties.

La détection et la déclaration rapide sont essentielles à la prévention de la dissémination à grande échelle et nous sommes probablement les premiers à rencontrer et à reconnaître ces maladies.

Nous jouons aussi un rôle important dans la prévention de la propagation de ces maladies en appliquant des mesures strictes de bio-confinement et en informant le propriétaire des risques de transmission.

La DD(ets)PP de votre département vous informera d’un contexte épidémiologique défavorable des pays ou régions proche de l’’Europe ou de la France.

Toutefois, quand on ne peut écarter la présence de MAE (Maladies Animales Émergentes), les diagnostics différentiels devraient en tenir compte.


INFORMER LES ACTEURS

Les schémas d’information des acteurs diffèrent selon qu’il s’agit d’une suspicion ou de cas avérés/confirmés.

La phase de suspicion est activée lorsqu’il existe une suspicion de maladie réputée contagieuse dans le département ou à proximité, légitimée par la DD(cs)PP. Le préfet prend alors un arrêté préfectoral de mise sous surveillance (APMS) qui définit les mesures à appliquer dans l’exploitation concernée.

La phase de confirmation est activée lorsque le diagnostic de maladie est confirmé par le laboratoire agréé ou lorsque un abattage préventif est mis en œuvre sur tout ou partie du territoire national sur instruction du ministère de l’agriculture sans attendre la confirmation du diagnostic par le laboratoire (par exemple, en cas d’importation d’animaux issus d’un foyer d’un pays tiers).

Dans ce cas, le préfet prend un arrêté préfectoral portant déclaration d’infection (APDI) qui impose l’assainissement de l’exploitation atteinte et définit des zones de protection et de surveillance. Compte tenu de l’impact socio-économique que peut avoir une épizootie, une phase de résolution est également prévue.

Conduite à tenir

Il est possible de ne pas signaler une suspicion de maladie ADE que sous la stricte réserve de pouvoir poser un diagnostic d’exclusion avec certitude (tableau clinique caractéristique, examens complémentaires telle que l’autopsie).

Il est de votre responsabilité comme vétérinaire praticien d’actualiser vos connaissances sur les maladies catégorisées (formation, information du contexte épidémiologique). De plus, vous devez considérer régulièrement l’inclusion de ces maladies à vos diagnostics différentiels.

En cas de suspicion

Signalement et information

Réception de l’appel de l’éleveur : agir et anticiper en fonction du contexte épidémiologique et de l’appel :

  • Planifier la visite en fonction de l’urgence et de vos visites ultérieures
  • Préparer la visite de l’élevage : lieux des animaux malades, marche en avant (sains ► malades) stationnement pour protéger votre véhicule de la contamination
  • Préparation du matériel : matériels de prélèvements (tubes secs et EDTA), scalpel, blouse et bottes jetables, portable (photos et appel DDetsPP), désinfectant, sacs poubelles.
  • Informer ses confrères du cabinet d’une éventuelle suspicion.

Au cours de l’appel, rappeler les consignes et les règles de biosécurité à l’éleveur :

  • Entrée et sortie de votre exploitation (animaux, personnes) strictement interdites : fermeture/barrage des entrées de l’exploitation, annulation de toutes les visites (laiterie, équarrissage) et sorties prévues (y compris école si enfants). Si une personne est absolument obligée de sortir, elle doit se laver entièrement et changer de vêtements et désinfecter ses bottes au préalable. Elle ne devra pas aller dans une autre exploitation élevant des ruminants ou des porcs.
  • Rentrée de tous les animaux à l’intérieur des bâtiments ou dans des parcs sans accès à l’extérieur.
  • Mise en place d’un pédiluve (1 berlingot de javel / 10 litres d’eau) devant chaque bâtiment avec animaux.

Déclaration

Informer sans délai la DDetsPP en cas de suspicion clinique d’une maladie ADE (cf liste).

  • Recueillir les données de l’exploitation :
  • Coordonnées précises de l’exploitation (N° de cheptel, commune, lieu-dit, téléphone, télécopie, courriel)
  • Description géographique de l’exploitation : nombre de bâtiments, bâtiments distants, itinéraire d’accès à l’exploitation pour un zonage de surveillance pour la DDetsPP.
  • Nature et effectifs de l’élevage, en particulier les animaux sensibles à la maladie
  • Description des symptômes, nombre d’animaux, d’espèces malades, morts

Lors de suspicion forte, demeurer sur les lieux suspects jusqu’à l’arrivée des agents de la DDetsPP et considérer les risques de contagiosité de la maladie.

La sortie de l’élevage ne peut se faire qu’avec la certitude de ne pas véhiculer les particules virales ou les micro-organismes et avec accord de la DDcsPP.

Contrôle

Informer le propriétaire de vos soupçons sur la maladie:

  • Expliquez brièvement les obligations de déclaration et les conséquences possibles d’un diagnostic positif.

Encouragez le propriétaire des lieux suspects à appliquer volontairement des mesures de mise en quarantaine.

  • Limitez au strict nécessaire la présence de visiteurs et de véhicules sur les lieux.

Augmentez les mesures de biosécurité de l’exploitation et réalisez une visite de l’élevage.

Recueillez les commémoratifs d’utilité épidémiologique pour informer et valider la suspicion avec la DDetsPP (durée d’évolution, introductions et mouvements d’animaux, voyages récents).

  • Tenez compte d’une période d’incubation de la maladie suspectée

En cas validation de la suspicion :

  • Réalisez les prélèvements et remplissez les commémoratifs destinés au laboratoire et à la DDetsPP, UNIQUEMENT sous la décision de la DDetsPP.
  • Vérifiez la prise d’un APMS par la DDetsPP
  • Prévenez l’éleveur de la visite d’un agent de la DDetsPP pour expliquer les suites données à cette suspicion (conditionnement et envoi des prélèvements, délai des résultats, prise en charge des frais d’analyse et de vétérinaire par l’Etat).

Le récap “Conduite à tenir”

MALADIES EXOTIQUES

Aide-mémoire pour les maladies animales préoccupantes dites exotiques

Bien qu’il ne s’agisse pas d’une liste exhaustive, voici quelques exemples qui pourraient servir d’aide-mémoire.