L’encéphalite West-Nile est une maladie infectieuse transmise par des moustiques, affectant les équidés, l’Homme et certains oiseaux. Elle est due à un virus de la famille des Flaviviridae (arbovirose). La maladie se traduit chez les équidés par une atteinte fébrile de l’état général éventuellement associée à des symptômes d’encéphalomyélite.

Elle est actuellement classée comme un danger sanitaire de 1ère catégorie chez les équidés et les oiseaux. compte-tenu de son importance à la fois sanitaire (zoonose) et économique (gravité médicale chez certains équidés).

ESPÈCES AFFECTÉES

  • Affecte naturellement les équidés domestiques (souvent les révélateurs de l’existence de la maladie).
  • D’autres espèces, généralement sous forme inapparente (alligators, chiens, chats, rongeurs…).
  • De nombreuses espèces d’oiseaux domestiques et sauvages peuvent être infectées. Elle est généralement inapparente, mais certaines souches virales peuvent occasionner atteintes nerveuses et mortalités ;
  • Affecte également l’Homme (zoonose), parfois responsable d’un syndrome nerveux (syndrome grippal symptômes d’encéphalite) parfois mortelle.

ÉTUDE CLINIQUE (ÉQUIDÉS)

Incubation :

  • 3 à 15 jours. L’infection est asymptomatique dans 70 à 80% des cas. Les formes fébriles sur moins de 20 % des chevaux et des formes neuro-invasives dans 1 à 10 % des cas.

Symptômes.

Forme nerveuse : d’évolution aiguë ou subaiguë, marquée par une évolution éventuellement biphasique.

  • Phase fébrile initiale (contemporaine de la virémie) : d’une durée de quelques jours, elle se caractérise par une élévation thermique de 1 à 2°C associée éventuellement à une atteinte plus ou moins marquée de l’état général. La température peut devenir normale ou subnormale à l’issue de cette phase avant de remonter de nouveau à la phase d’état.
  • Phase d’état (correspond à localisation virale dans le système nerveux central) : elle est marquée par le développement, en 8 à 10 jours, de symptômes nerveux encéphaliques et/ou poliomyélitiques.

Les symptômes encéphalitiques (dépression, hyperexcitabilité, tremblements musculaires… ) sont souvent discrets et échappent dans ce cas à l’investigation clinique.

Les symptômes poliomyélitiques correspondent à une parésie (démarche chancelante, tourner difficile, difficulté du reculer… ) évoluant éventuellement, dans les formes les plus graves vers la paralysie, le coma et la mort. Ces paralysies sont parfois localisées (paralysie d’un membre, du pénis, etc.).

La guérison survient habituellement en 20 à 30 jours, mais des séquelles peuvent persister (monoplégie, ptose palpébrale…). Les formes frustes sont fréquentes.

Forme fébrile pure : la plus habituelle, elle passe souvent inaperçue.

ÉPIDÉMIOLOGIE

Sources de virus :

représentées par les oiseaux infectés (virémie est intense et persistante). La virémie, modérée chez les équidés et chez l’Homme, permet rarement la circulation virale : culs-de-sac épidémiologiques.

Résistance du virus: faible ne permettant pas sa survie dans le milieu extérieur.

Transmission

  • uniquement indirecte à partir du sang par l’intervention de moustiques ornithophiles et synanthropes des genres Culex ou Aedes intervenant comme vecteurs biologiques (multiplication virale).

La fièvre West Nile est une arbovirose entretenue à l’état enzootique dans certaines écosystèmes (foyers naturels) grâce à un cycle associant un réservoir (oiseaux sauvages) et un vecteur biologique arthropodien (moustique) ornithophile. En France, les vecteurs incriminés sont Culex modestus et éventuellement Culex pipiens.

Le nombre de cas chez les équidés est souvent limité par le développement d’une immunité naturelle chez les sujets régulièrement exposés.

En France, la période la plus à risque de transmission à l’Homme et aux chevaux se est la seconde partie de l’été (mi-août à début octobre).

La maladie peut être transportée à distance, : oiseaux migrateurs infectés ou transport passif de moustiques (avions, bateaux).

DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL

  • Avec les autres maladies nerveuses des équidés (la rage en particulier)

CRITÈRES DE SUSPICION

Diagnostic épidémio-clinique : Toute affection nerveuse avec ou sans hyperthermie survenant chez un équidé séjournant ou ayant séjourné dans les trois semaines précédentes dans une zone à risque (Bouches du Rhône, Gard et Hérault par exemple) et exposé à des piqûres de moustiques (maladie saisonnière, notamment en France de mi-août à début octobre) doit provoquer une suspicion de Fièvre West Nile. L’attention peut être attirée par l’apparition de cas humains.

PRÉLÈVEMENTS (pour INFO – soumis à décision de la DDcsPP)

Lorsque l’existence de la maladie est établie, la recherche d’anticorps est suffisante (deux prélèvements de sang sur tube sec à une dizaine de jours d’intervalle).

Les prélèvements adressés au laboratoire doivent être correctement identifiés et accompagnés d’une demande d’analyse indiquant pour chaque prélèvement :

1. l’identifiant de l’animal prélevé

2. la nature du prélèvement

3. la date de prélèvement

4. l’ ou les analyses demandées.

Fiche REFLEX Prélèvements :

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Fiche commémorative :

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CONSIGNES BIOSÉCURITÉ (pour INFO – sous avis DDcsPP

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