La maladie vésiculeuse des suidés (MVS) est une maladie infectieuse et contagieuse, propre aux suidés, due à un virus de la famille des Picornaviridae.

Elle présente des aspects cliniques analogues à ceux de la fièvre aphteuse porcine et se traduit notamment par la formation de vésicules sur le groin, la langue, les espaces interdigités et le bourrelet coronaire. Son importance économique et sa grande ressemblance, donc au risque de confusion avec la fièvre aphteuse porcine doit être l’objet de mesures sévères destinées à la faire disparaître.

ESPÈCES INFECTÉES

  • seuls les porcs domestiques sont atteints ;
  • quelques cas de contamination humaine ont été suspectés sur des biologistes manipulant le virus .

Etude clinique

INCUBATION :2 à 7 jours en moyenne (au plus, 28 jours).

SYMPTÔME :

Identiques à ceux de la fièvre aphteuse.

AForme bénigne :

  • débute par une atteinte discrète de l’état général (avec élévation thermique de l’ordre de 41°C).
  • apparition rapide
  • boiteries ;
  • vésicules localisées sur le bourrelet coronaire et l’espace interdigité des pieds ;
  • éruption vésiculeuse (groin, bouche et plus rarement mamelle des truies).
  • Les vésicules se rompent et laissent place à des lésions superficielles rouges, bordées de lambeaux épithéliaux blanchâtres, devenant croûteuses avant de cicatriser en 1 à 3 semaines.

B – Forme grave :

  • symptômes généraux sont plus marqués (41-42°C) ;
  • diminution de l’appétit…) ;
  • symptômes locaux plus graves (lésions envahissant le podophylle, décollement des onglons, chute, et ralentissant la cicatrisation) ;
  • complications bactériennes fréquentes ;
  • létalité pouvant atteindre 5 à 10 p.100 ;
  • perte de croissance importante. ;
  • avortement possible.

C – Formes inapparentes : infection silencieuse dans certaines porcheries.

Lésions

Porc, peau. Il y a des érosions coalescentes sur le trayon.

Cochon, pied. Une griffe et les deux ergots ont des ulcères au niveau des bandes coronaires.

Cochon, pied. La paroi de la griffe de rosée est affaiblie à proximité d’un ulcère de la bande coronaire.

Pied de Cochon. Il y a plusieurs grandes érosions / ulcères des bandes coronaires.

Porc, peau. Il y a un ulcère profond sur le dos du museau..

Épidémiologie

Sources de virus :

  • porcs malades ;
  • porteurs précoces (excrétion dès le début de la virémie, avant l’apparition des symptômes locaux) ;
  • porteurs chroniques (excrétion virale possible de 3 semaines à 3 mois après le début des symptômes) ;
  • porteurs sains (circulation possible du virus en l’absence de symptômes dans les porcheries).

Matières virulentes :

  • ensemble des tissus (période de virémie),
  • sécrétions.

Résistance du virus :

· résistant :

  • dans le milieu extérieur (138 jours dans les fèces) ;
  • dans les produits d’origine animale (résistance au pH acide, au salage, au fumage) d’où le danger des viandes (conservation plus d’une année dans les viandes congelées), des produits de charcuterie (survit 180 jours dans les jambons secs, 400 jours dans les saucisses sèches…) ;
  • des eaux grasses non stérilisées.

Transmission :

  • directe (contact) ;
  • indirecte (locaux et matériel contaminés, aliments souillés, eaux grasses…) ;

les portes d’entrée sont digestive, respiratoire et cutanée (blessures aux pieds).

Diagnostics différentiels

  • impossible avec les autres maladies vésiculeuses, en particulier la fièvre aphteuse (dans la maladie vésiculeuse : contagiosité plus faible; avortements et mortinatalité rares ; pas d’atteinte simultanée des ruminants) sensibilité très variable et de l’âge (formes graves chez les agneaux).

Critères de suspicion (pour INFO – Soumis à la décision de la DDETSPP)

Boiterie épizootique en élevage porcin associée à des lésions vésiculeuses podales (et éventuellement buccales ou plus rarement mammaires).

Prélèvements (pour INFO – Soumis à la décision de la DDETSPP)

· Recours obligatoire au laboratoire s’inscrivant dans le cadre d’une suspicion de fièvre aphteuse ;

· Diagnostic d’urgence fondé essentiellement sur la mise en évidence précoce du virus dans les lésions ;

· Prélèvements : contenu et paroi des vésicules (au moins 2 cm2 si possible). En cas de lésions anciennes la probabilité de trouver le virus dans les lésions est faible, donc prélever un échantillon de sang sur les animaux atteints en vue d’un diagnostic sérologique.

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