La peste équine est une maladie infectieuse des équidés transmise exclusivement par des arthropodes piqueurs (Culicoïdes) due à un virus de la famille des Reoviridae (arbovirose).

Elle se traduit par l’évolution grave, souvent mortelle, de troubles fébriles marqués, rapidement associés à des manifestations œdémateuses particulièrement intenses dans le parenchyme pulmonaire et le tissu conjonctif sous-cutané.

C’est un arbovirus, transmis par des moucherons hématophages (culicoïdes). Virus habituellement viscérotrope ; existence de souches dites “neurotropes” atténuées pour les équidés,

Plusieurs exemples montrent son remarquable pouvoir d’extension lorsqu’elle rencontre des conditions épidémiologiques favorables.

Maladie redoutable de l’espèce équine (le taux de mortalité atteint 90 % des chevaux « naïfs »), entraînant de lourdes pertes en terrain neuf.

Elle constitue l’un des risques sanitaires majeurs pour les équidés.


ESPÈCES AFFECTÉES

  • équidés domestiques (le cheval est de loin le plus sensible),
  • équidés sauvages : inapparente,
  • autres espèces : réfractaires à l’exception du chien (contamination par ingestion de viande d’équidés morts de peste) et du chacal.
  • l’Homme est insensible.

Étude clinique

Incubation : 5 à 7 jours en moyenne (2 à 21 jours).

Symptômes :

Forme pulmonaire(aiguë ou suraiguë) :

  • atteinte fébrile intense (41-42° C),
  • dyspnée de plus en plus marquée avec symptômes d’œdème du poumon, jetage spumeux ou mousseux,
  • mort par asphyxie en 24 à 48 heures.

Forme œdémateuse ou cardiaque

  • fièvre (39-40°C) d’évolution progressive en 10 à 12 j,
  • œdèmes sous-cutanés débutant à la face (l’œdème des salières (caractéristique),
  • signes cardiaques de péricardite exsudative,
  • évolution mortelle en 3 à 10 jours après développement des œdèmes cutanés.

o Formes mixtes et atypiques(nerveuse, fébrile pure).


Lésions

o Forme pulmonaire :

  • œdèmes pulmonaire intense
  • pleurésie souvent exsudative;
  • nœuds lymphatiques hypertrophiés et œdémateux,
  • muqueuse stomacale œdémateuse, congestive ou hémorragique;
  • foie et rate hypertrophiés.

o Forme œdémateuse :

  • tissu conjonctif gorgé de sérosité gélatineuse,
  • péricardite exsudative avec hémorragies cardiaques,
  • myocardite; poumons congestionnés,
  • réactions ganglionnaire et splénique.

Une mousse abondante qui s’écoule des narines reflète un œdème pulmonaire grave

Le poumon présente un œdème interlobulaire grave. Il y a des pétéchies sur la plèvre pulmonaire et la capsule splénique

cavité péritonéale. Il y a un excès de liquide de couleur paille (hydropéritoine)

cœur. Le sac péricardique contient un liquide de couleur paille excessif et légèrement trouble (hydropéricarde)

muscle squelettique. Il existe un œdème intermusculaire marqué.

caecum. Il y a des pétéchies séreuses au sommet du caecum


Épidémiologie

Sources de virus :

  • équidés malades : sang – matière virulente principale (virémie précoce, intense, mais fugace, de l’ordre d’une dizaine de jours),
  • animaux infectés inapparents (équidés sauvages : zèbre par exemple),
  • pas de portage chronique.

Virus très résistant :

  • plusieurs mois dans le milieu extérieur.

Transmission :

  • Indirecte : arthropodes piqueurs variés (vecteurs mécaniques ou vecteurs biologiques – Culicoïdes en particulier, et notamment C. imicola) (arbovirose).
  • direct : par contact

Problème de l’identité d’un éventuel réservoir sauvage encore inconnu, dont les équidés sont le révélateur.

Épidémiologie dominée par le rôle quasi exclusif des arthropodes dans la transmission : saison favorable, zone humide.

Taux de morbidité variable avec l’abondance des vecteurs et le nombre d’équidés sensibles.

Persiste sous forme enzootique en Afrique (foyers sporadiques, épizooties limitées). Déferlement épizootique possible en milieu “sain”.

Diagnostics différentiels

Critères de suspicion (pour INFO – Soumis à la décision de la DDETSPP)

Nombreux sujets affectés, présence d’arthropodes hématophages, fièvre avec atteinte pulmonaire ou œdémateuse et mortalité importante chez le cheval.


Consignes / Biosécurité (pour INFO – Soumis à la décision de la DDETSPP)

Contacter la DDCSPP pour :

  • déclarer la suspicion,
  • solliciter éventuellement une aide au diagnostic par un expert,
  • valider la nature des prélèvements et leurs modalités d’envoi,
  • préciser les mesures conservatoires à prendre sur l’élevage :
    1. · séquestrer les animaux malades,
    2. interdire dans l’immédiat toute sortie ou toute entrée d’équidés,
    3. traiter les équidés avec des insecticides externes,
    4. maintenir si possible les équidés dans leurs locaux d’hébergement,
    5. protéger des vecteurs (traitements avec des insecticides de préférence rémanents),
    6. rentrer les chevaux avant la tombée de la nuit afin d’éviter les piqûres d’insectes,
    7. désinsectiser les bâtiments et leurs abords.

Ces mesures seront confirmées et précisées par un arrêté préfectoral de mise sous surveillance (APMS).

En quittant l’élevage, le praticien doit veiller à appliquer soigneusement les mesures d’hygiène habituelles, mais aussi à désinsectiser son véhicule dès que possible.


Prélèvements (pour INFO – Soumis à la décision de la DDETSPP)

  • animal vivant : fébrile ou épidémiologiquement suspect : sang hépariné, sérum;
  • animal mort : poumon, foie, rate, nœuds lymphatiques, caillot sanguin.
  • expédiés sous régime du froid (mais non congelés),
  • diagnostic virologique : possible dans les 8 premiers jours de la maladie.

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