La peste bovine est une maladie très contagieuse particulièrement grave chez les bovins, affectant les ruminants domestiques et sauvages et les suidés, due à un virus de la famille des Paramyxoviridae.

Elle se caractérise chez les bovins par une hyperthermie brutale associée à un état typhique marqué et des lésions inflammatoires et ulcéronécrotiques des muqueuses superficielles et profondes provoquant stomatite et gastro-entérite violente.

ESPÈCES INFECTÉES

  • affecte surtout les bovins et les buffles, de loin les plus sensibles ;
  • plus rarement atteints ovins et caprins ;
  • affecte également de nombreux ruminants sauvages et les suidés (porc domestique Asie) (phacochères, potamochères sensibles en Afrique).
  • Non transmissible à l’Homme.

Étude clinique

INCUBATION : 3 à 15 jours (jusqu’à 40 jours)

SYMPTÔME

Virus pantrope. Affinité particulière pour les tissus lymphoïdes.

A – Symptômes chez les ruminants

Forme typique (bovins – évolution aiguë) :

  • débute par une hyperthermie brutale (41-42°C)
  • état typhique prononcé ;
  • rapidement (au bout de 1 à 3 jours) .une congestion des muqueuses orales, nasales, oculaires et génitales externes
  • stomatite ulcéro-nécrotique,
  • gastroentérite violente parfois hémorragique,
  • bronchopneumonie
  • évolue le plus souvent vers la mort en 10 jours.

Remarque : Possibilité d’évolution suraiguë (veaux), subaiguë ou chronique (symptômes plus discrets et guérison fréquente), fruste (hyperthermie passagère, diarrhée possible ; souvent la seule manifestation chez les ovins et caprins).

Formes atypiques :

  • formes apyrétiques mortelles,
  • formes sans localisation aux muqueuses externes,
  • formes neurologiques,
  • formes cutanées (avec éruption papulo-vésiculeuse).

Complications : avortements, sortie de maladies latentes, complications infectieuses.

B – Symptômes chez les suidés :

  • évolution généralement fruste (hyperthermie passagère et éventuellement diarrhée) ;

formes graves décrites chez le porc asiatique, évoquant la peste porcine (hyperthermie, prostration, conjonctivite, inflammation et érosion des muqueuses buccales et mort).


Lésions

Lésions essentielles :

  • lésions inflammatoires ;
  • ulcéronécrotiques des muqueuses superficielles, (bouche) profondes ( intestins – foyers nécrotiques des plaques de Peyer et voies respiratoires supérieures).

Autres lésions :

  • congestion et hémorragies étendues à de nombreux organes ;
  • hypertrophie des nœuds lymphatiques et des amygdales ;
  • pneumonie.

muqueuse buccale. Il y a une grave nécrose diffuse / ulcération de coalescence du coussinet dentaire; la muqueuse mandibulaire contient des érosions plus petites.

muqueuse buccale. Il existe de nombreuses petites érosions gingivales

muqueuse buccale. Il existe de nombreuses érosions coalescentes sur la muqueuse linguale ventrolatérale.

gingiva. Il y a quelques petites érosions.

muqueuse buccale. Il y a de nombreuses érosions sur et entre les papilles buccales.

Bovine, palais dur. La muqueuse contient de nombreuses petites érosions ou foyers de nécrose, rouge pâle à foncé, coalescents.

iléon. La muqueuse est hémorragique et œdémateuse, et le patch de Peyer est déprimé (nécrose)

deux points. La muqueuse contient plusieurs hémorragies linéaires longitudinales.

intestin. Érosions avec ulcération; zones sombres de nécrose muqueuse et d’hémorragie

la trachée. La muqueuse est hyperémique et recouverte d’un abondant exsudat mucopurulent.

iléon. Les plaques de Peyer sont déprimées et recouvertes d’exsudat fibrinonécrotique


Épidémiologie

Sources de virus :

o Animaux malades :

  • sang (septicémie) ;
  • tous les organes, excrétions et secrétions (sécrétions nasales, salive, larmes, urines, fèces).

o Excrétion virale :

  • précoce (24 à 48 heures avant l’hyperthermie dans le mucus nasal par exemple), élevée
  • peu durable (pas de portage chronique).

o Porteurs sains : réservoirs ? (espèces variées).

Résistance :

  • faible du virus dans le milieu extérieur (quelques jours à 1 ou 2 semaines).

Remarque : attention aux viandes congelées ou réfrigérées (virus stable jusqu’à pH 4).

Transmission :

  • essentiellement directe (rassemblements d’animaux ; contamination surtout par voie respiratoire) ;
  • indirecte réduite (contamination possible par voie digestive et cutanée).

Vagues épizootiques très meurtrières (taux de morbidité et de mortalité de 90 à 95 p. cent) en région nouvellement infectée.

Diagnostics différentiels

  • Autres stomatites contagieuses (fièvre aphteuse notamment);
  • Cas particuliers de la maladie des muqueuses (aspect sporadique, signes moins intenses).

Prélèvements (pour INFO – Soumis à la décision de la DDETSPP)

Les prélèvements doivent être effectués dans les premières phases de la maladie sur plusieurs animaux (au moins cinq) abattus à cet effet.

Virologique :

· Sang : prélevé sur héparine ;

· Organes : nœuds lymphatiques (mésentériques) ou de la rate (prélèvements réfrigérés ou congelés) (antigène viral). Possibilités de détection par PCR.

Sérologique : sur sérum (tube sec)

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