La maladie de Newcastle est une maladie infectieuse, hautement contagieuse, affectant électivement les oiseaux (tout particulièrement les gallinacés), due à un virus de la famille des Paramyxoviridae (Paramyxovirus aviaire de type 1).

Diversité de ses formes cliniques : elle associe classiquement une atteinte de l’état général et des troubles digestifs, respiratoires et/ou nerveux, les formes les plus graves évoluant rapidement vers la mort avec des lésions de type congestif ou hémorragique.

Fléau majeur de l’élevage avicole en raison de sa gravité médicale (létalité élevée) et de sa forte contagiosité, la MN peut provoquer des épizooties meurtrières en territoire vierge.


ESPÈCES AFFECTÉES

  • La majeure partie des espèces aviaires, domestiques ou sauvages, sont sensibles :
    1. les gallinacés (en particulier les poules, pintades, perdrix, faisans, cailles…) plus fréquemment touchés;
    2. décrite chez le pigeon (“paramyxovirose du pigeon”) ;
    3. les ratites et les oiseaux de volière (psittacidés) ou d’ornement ;
    4. Certaines espèces, comme le canard, sont peu ou pas affectées cliniquement.
  • chez l’Homme : conjonctivite bénigne et des symptômes asthmatiformes peuvent être observés, (contact avec des aérosols vaccinaux).

ÉTIOLOGIE

  • Pouvoir pathogène présentant selon la souche des variations quantitatives (souches lentogènes, mésogènes et vélogènes) et qualitatives s’exerçant vis-à-vis de l’espèce hôte (par exemple souches adaptées au pigeon responsables de la “paramyxovirose du pigeon”) et du tissu infecté (souches viscérotropes, neurotropes et pneumotropes).
  • Pouvoir immunogène reposant surtout sur une réaction de type humoral. Le degré d’immunité peut être apprécié par titrage des anticorps neutralisants ou, en pratique, par titrage des anticorps IA.

ETUDE CLINIQUE

Incubation : 5 à 7 jours en moyenne (3 à 21 jours).

Symptômes

Analogues à ceux décrits dans l’influenza aviaire.

Variables selon la virulence de la souche (intensité, tropisme), l’espèce hôte et le sujet infecté (immunité résiduelle)

o Formes suraiguës :

  • symptômes généraux (abattement, inappétence, plumes ébouriffées) et mort en 24-48 heures.

o Formes aiguës :

  • souches viscérotropes;
  • atteinte de l’état général (abattement);
  • rapidement associée à des symptômes digestifs (diarrhée verdâtre), respiratoires (catarrhe oculo-nasal, dyspnée, éternuements), nerveux (convulsions, troubles de l’équilibre, paralysies diverses), cutanés (congestion ou œdème de la crête et des barbillons, hémorragies) diversement associés et à une chute de ponte;
  • s’aggravent et la mort survient en 3 à 4 jours;
  • guérison possible avec séquelles nerveuses fréquentes (paralysies) et anomalies de ponte.

o Formes subaiguës et chroniques :

  • évolution prolongée,
  • signes généraux discrets et symptômes locaux : respiratoires (catarrhe oculonasal) une chute de ponte (avec œufs plus petits, blanchâtres, hémorragies vitellines). RQ : parfois chute de ponte isolée sur des effectifs ayant une immunité vaccinale résiduelle insuffisante (atteinte de la grappe ovarienne);
  • formes paralytiques possibles, notamment chez certaines espèces (faisans).

o Formes asymptomatiques :

  • fréquentes.
  • dominantes symptomatologiques

Poules et dindes : cf. descriptions précédentes, grande variabilité.

  • Pintades : surtout troubles nerveux et légère diarrhée.
  • Cailles : troubles digestifs et nerveux, chute de ponte importante.
  • Faisans et perdrix : surtout forme paralytique.

Pigeons : troubles nerveux avec diarrhée verdâtre dans la moitié des cas.

Ratites : surtout troubles nerveux.


LÉSIONS

Pas de différentes avec celles de la maladie de l’influenza aviaire.

· Lésions ni constantes, ni spécifiques, décrites essentiellement dans les formes aiguës dues à des souches vélogènes viscérotropes :

  • Hémorragies localisées au tube digestif (ventricule succenturié, gésier, intestin, en particulier cœcums et cloaque) associées éventuellement à des ulcères recouverts d’un magma fibrinonécrotique, localisés aux formations lymphoïdes (amygdales cœcales).
  • Lésions congestives ou hémorragiques localisées aux séreuses, cœur, trachée, poumon, grappes ovariennes…

. Lésions discrètes ou absentes dans les autres formes (aérosacculite, entérite catarrhale)

peau. Il y a une hémorragie marquée du peigne et de la tête, avec une cyanose du bord du peigne.

peau. Il y a une hémorragie marquée du peigne et de la tête, avec une cyanose du bord du peigne.

deux points. La muqueuse contient plusieurs foyers d’hémorragie et de nécrose bien délimités.

oeil. L’hémorragie conjonctivale est la plus grave chez les nictitans.

ceca. Des amygdales cæcal hyperémiques et nécrotiques sont visibles de la surface séreuse.

cloaque. La muqueuse est hyperémique et contient des foyers d’hémorragie.

cavité buccale. De nombreux amas d’exsudats fibrinonécrotiques adhèrent à des foyers de nécrose dans les muqueuses buccales, pharyngées et œsophagiennes.s.

peau. Il y a un œdème sous-cutané marqué dans le cou, qui s’étend jusqu’à l’entrée thoracique.

Nécrose des amygdales aviaire et cæcale.

Laryngo-trachéite aviaire et diphtérique

deux points. La muqueuse contient plusieurs foyers d’hémorragie et de nécrose bien délimités..

Nécrose intestinale aviaire, segmentaire, muqueuse.


EPIDEMIOLOGIE

Sources de germes :

  • multiplicité des sources représentées par de nombreux oiseaux domestiques ou sauvages malades, porteurs précoces (1 à 2 jours avant les premiers symptômes), porteurs chroniques (jusqu’à 2 mois après guérison) et porteurs sains ou vaccinés.
  • les matières virulentes : fientes, sécrétions oculo-nasales (en particulier dans les formes pneumotropes), tous les tissus (sang) et les œufs.

Résistance élevée du virus :

  • sur les coquilles d’œufs : 7 à 8 mois,,
  • dans le sol du poulailler ou dans des carcasses enfouies : 3 mois,
  • dans des carcasses congelées : plus de 2 ans.

Modes de transmission :

  • transmission verticale (provoque en général la mort de l’embryon) : contamination du couvoir lorsque les œufs se cassent ou par l’intermédiaire des coquilles souillées.
  • transmission horizontale directe (contacts, aérosols) ou indirecte (locaux, matériel, litières, lisier, emballages, bottes et vêtements). Une transmission aérienne est possible sur plusieurs kilomètres. Les oiseaux se contaminent par voie respiratoire ou digestive.

Rôle de l’âge

  • sensibilité plus grande des jeunes, de l’espèce, des stress.

Le visage épidémiologique de la Maladie de Newcastle est largement influencé par les caractéristiques des souches virales.

Les élevages indemnes sont infectés à partir du réservoir sauvage ou par l’intermédiaire du commerce d’oiseaux infectés (volailles, oiseaux d’agrément) ou de produits d’origine aviaire ( carcasses contaminées, œufs souillés).

En milieu vacciné, la maladie peut n’affecter que certaines catégories de sujets (non ou insuffisamment protégés), avec un aspect moins contagieux.


DIAGNOSTIC CLINIQUE DIFFÉRENTIEL

Pas de différentes avec l’influenza aviaire. Concernant surtout les maladies respiratoires (laryngotrachéite infectieuse aviaire, pasteurellose aiguë, salmonellose, mycoplasmose).

Les causes de mortalité touchant plus particulièrement un groupe d’oiseaux sauvages en même temps

  • le botulisme : contamination par une charogne dans un étang, dans un élevage de volailles ou de gibier avec des symptômes de paralysie flasque très caractéristiques.
  • les intoxications : le saturnisme (canard allant rechercher dans la vase des étangs les grains de plomb qui resteront dans leur gésier). Les pesticides (origine d’une fausse alerte à la peste aviaire chez des canards sauvages).

CRITÈRES DE SIGNALEMENT

La DDcsPP décide des mesures à mettre en oeuvre suite à votre signalement en fonction du contexte épidémiologique.

Globalement il convient de retenir que les signes cliniques sont variables et peuvent être discrets, notamment chez les palmipèdes.

Cas possible devant être signalé par l’éleveur à son vétérinaire.

Ces cas seront signalés par le vétérinaire à la DDcsPP lorsque les symptômes ne peuvent être rattachés de façon certaine à une autre maladie :

  • lors de mortalité élevée, subite, même en l’absence de signes cliniques préalables ou de signes lésionnels (lorsque la mortalité est relevée : taux de mortalité normal multiplié par >3)
  • dans le cadre du diagnostic différentiel de troubles respiratoires et/ou de chutes de ponte
  • de baisse de la production quotidienne d’œufs supérieure à 25 %
  • de baisse de la consommation quotidienne d’aliment ou d’eau supérieure à 25 %
  • de concomitance de symptômes respiratoires, de mortalité et de chutes de ponte/de performances/de consommation selon la production.

En cas de niveau de risque épizootique élevé en raison de l’infection de l’avifaune, , les seuils de signalement sont abaissés pour les détenteurs de plus de 1000 oiseaux de la façon suivante :

  • toute mortalité supérieure à 4 % (2 % pour les palmipèdes) au cours d’une journée, ou mortalité en progression sur deux jours suivant les seuils indiqués dans le tableau en annexe 3 de l’AM du 24 janvier 2008 relatif aux niveaux de risque IAHP ;
  • toute baisse de plus de 50 % sur une journée ou de plus de 25 % par jour sur trois jours consécutifs de la consommation d’eau ou d’aliment ;
  • toute chute de ponte de plus de 15 % sur une journée ou de plus de 5 % par jour sur trois jours consécutifs.

CONSIGNES BIOSÉCURITÉ

Notification des mesures de blocage de l’exploitation et de la réalisation des prélèvements.

Vous mettez en œuvre les mesures de biosécurité par rapport à votre propre santé, notamment, le port d’une combinaison jetable, de lunettes, masque, gants, charlotte, pédisacs. Et s’assure d’un lavage correct des mains aux moments opportuns. Il est recommandé de ne pas visiter d’autres élevages de volailles dans les 3 jours suivants.


PRÉLÈVEMENTS (pour INFO – Soumis à la décision de la DETSPP)

Réalisation : Prélèvements pour recherche d’IA pour tests virologiques :

• Sur 20 oiseaux vivants minimum (malades en début d’apparition des symptômes) ou sur tous les oiseaux si l’exploitation en détient un nombre inférieur :

  • Des écouvillons oropharyngés ou trachéaux individuels
  • Des écouvillons cloacaux individuels

Ou à défaut des mélanges de fientes fraîches provenant de 5 oiseaux au maximum. Les écouvillons cloacaux doivent être recouverts de fèces, à défaut il est possible de prélever 5 fèces fraîches soigneusement collectées. Il est souvent plus pratique de prélever les écouvillons trachéaux/oropharyngés dans la cavité buccale, principalement chez les canards qui présentent un réflexe d’apnée dans la trachée.

ET des prélèvements d‘organes sur 5 oiseaux au minimum (malades sacrifiés ou cadavres frais)

  • Un mélange de contenus intestinaux
  • Un mélange d’encéphales
  • Un mélange de trachées, poumons, foies, rates, cœurs et reins

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