La clavelée est une maladie contagieuse du mouton due à un virus de la famille des Poxviridae. Elle est caractérisée cliniquement, après un épisode fébrile, par une éruption papuleuse (devenant parfois pustuleuse) apparaissant sur la peau et secondairement sur les muqueuses. Au plan lésionnel, s’ajoutent aux lésions cutanées, des lésions sous-cutanées et pulmonaires.

ESPÈCES INFECTÉES

  • les moutons et les chèvres. Les moutons mérinos et les autres races ovines européennes y sont très sensibles ;
  • en Afrique affectent aussi bien le mouton que la chèvre ;
  • la variole caprine est le plus souvent, due à un virus spécifique ;
  • non transmissible à l’Homme.

Étude clinique

INCUBATION : 6 à 20 jours

SYMPTÔMES

A – Formes classiques papulo-pustuleuses : évolution en 4 phases de 4 à 5 jours chacune.

Phase d’invasion :

  • hyperthermie
  • atteinte de l’état général
  • hyperesthésie

Phase d’éruption :

  • amélioration de l’état général
  • inflammation des muqueuses (larmoiement, ptyalisme et jetage) ;
  • inflammation de la vulve. Éruption cutanée aux zones dépourvues de laine (tête, ars, face interne des cuisses, périnée, sous la queue)
  • zones érythémateuses précédant la formation de papules, parfois aplaties et ombiliquées
  • éruption possible sur les gencives

Phase de sécrétion :

  • aggravation de l’état général (recrudescence de la fièvre)
  • évolution vésiculo-pustuleuse des lésions cutanées ou, plus souvent, affaissement des papules avec exsudation.

Phase de dessiccation : (si évolution favorable)

  • dessiccation progressive
  • formation de croûtes brunâtres ayant l’apparence d’une tête de clou (“clavus”) qui s’effritent et tombent, laissant une cavité pseudo-ulcéreuse puis une cicatrice glabre

La guérison survient en 20 à 30 jours. Les complications sont fréquentes (avortements, infections secondaires)

B – Formes dites irrégulières :

  • septicémiques, broncho-pulmonaires, digestives, plus rarement nerveuses, toutes généralement mortelles (surtout chez les agneaux).

C – Formes nodulaires (“stone pox”) en Afrique :

  • formation de nodules cutanés (absence de phase de sécrétion).

Lésions

Lésions essentielles :

  • lésions cutanées (papules ou nodules intéressant toutes les couches du derme et de l’épiderme) et muqueuses (extension possible des lésions aux muqueuses de la cavité buccale, pharynx, larynx, œsophage, caillette, vagin,…). Nœuds lymphatiques drainant les zones atteintes hypertrophiés.
  • nodules sous-cutanés (quelques mm à 1 ou 2 cm) ayant l’aspect d’un « nœud lymphatique ».

Lésions pulmonaires :

  • foyers nodulaires parfois peu nombreux, grisâtre et translucides, de type lymphomateux.
  • nœuds lymphatiques médiastinaux et trachéobronchiques hypertrophiés.

Petit ruminant, utérus. Endomètre empli de papules bronzées parmi les caroncules.

Chèvre. Exsudat nasal épais et abondant sur le museau qui obstrue les narines.

Moutons, scrotum. Papules rouge.Ulcères hémorragiques en face médiane de l’étouffoir

Moutons, sous-cutis.Hémorragies et foyers d’hémorragie et de nécrose rouge foncé

Chèvre. 2 varicelles sur la queue ventrale, centre desséché, rouge foncé, miné (nécrotique et mue)

Mouton, peau inguinale. Plusieurs macules en coalescence contiennent des pétéchies

Moutons, scrotum. Il y a plusieurs papules sur le scrotum et la peau inguinale adjacente

Chèvre. Le museau contient des papules et est recouvert d’exsudat nasal hémorragique

Mouton, peau inguinale. Plusieurs macules en coalescence contiennent des pétéchies


Épidémiologie

Sources de virus :

  • ovins malades
  • porteurs chroniques
  • contagiosité possible durant 1 à 2 mois

Matières virulentes :

  • secrétions nasales
  • matières fécales
  • produits d’exsudation (principalement) des lésions cutanées et les croûtes

Résistance du virus :

  • résistant
  • peut survivre des années dans les croûtes desséchées

Transmission :

  • directe ou indirecte (fourrage, litière souillés). Contamination habituelle par voie respiratoire (poussières virulentes), éventuellement par voie cutanée ou muqueuse (plaies). Rôle possible d’insectes dans la transmission (transmission mécanique).

Diagnostics différentiels

  • facile dans les formes classiques (fièvre, éruption cutanée,…), mais plus délicate dans les formes bénignes ;
  • ecthyma contagieux
  • eczéma, gale
  • peste des petits ruminants : lésions papulo-pustuleuses péribuccales
  • photosensibilisation

Remarque : Importance de la race (sensibilité très variable) et de l’âge (formes graves chez les agneaux).


Prélèvements (pour INFO – Soumis à la décision de la DDETSPP)

Sur animal vivant: prélever par biopsie des papules cutanées (ou nodules) et du sang sur anticoagulant (pour le buffy coat) au tout début de la maladie.

Après autopsie : nodules sur organes internes (au cours des dix premiers jours).

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